Destruction de fausses montres et de médicaments

«La contrefaçon, c'est non, sans façon!» L'association Stop à la piraterie (Stop Piracy) a organisé, le 21 octobre dernier à Berne, une conférence de presse suivie d'une destruction de produits contrefaits afin de rendre le public attentif à ce sujet malheureusement toujours plus d'actualité.

Deux tonnes de médicaments et 15'000 fausses montres ont été spectaculairement détruits. Avec ces images-chocs, l'association Stop à la piraterie et la FH veulent inviter les consommateurs à réfléchir aux risques liés à l'achat de produits contrefaits. Médicaments, montres, mode ou encore musique, programmes informatiques, accessoires audio, etc., ce fléau s'est répandu au fil des ans à toutes les branches industrielles. Dans sa lutte active contre la contrefaçon, la FH a contribué à cet événement pour la partie horlogère.

Depuis plus de sept ans, Stop à la piraterie s'engage dans la lutte contre la contrefaçon et la piraterie. Campagnes publicitaires, actions de destructions massives, articles dans les médias, conseils personnalisés, l'association n'a de cesse de convaincre le public que tout achat de produits contrefaits, quels qu'ils soient, est un grave délit et qu'il met en péril les industries concernées. L'horlogerie est fortement touchée, mais également la branche pharmaceutique, les domaines de l'audiovisuel ou des téléphones portables, les textiles, l'automobile et même les brosses à dents… aucun secteur n'est épargné. Sécurité et santé des consommateurs sont gravement mises en danger.

Il est très difficile de chiffrer le commerce de la contrefaçon, mais il est certain qu'il se monte à plusieurs milliards de francs (250 milliards par an estimé par l'Organisation de coopération et de développement économiques OCDE). Les criminels qui contrôlent la contrefaçon maximisent leur profit en volant des idées, en copiant des résultats de recherches, en flouant des œuvres sociales, en ignorant des directives relatives à la qualité et aux exigences environnementales, etc. Dernièrement, 1'080'000 comprimés contrefaits de Xanax (anxiolytique) ont été saisis à l'aéroport de Zurich, où ils étaient en transit. Mal dosés ou contenants des substances dangereuses, ces médicaments mettent clairement la santé en danger. Tout aussi risqué, citons encore les freins ou pneumatiques contrefaits montés en toute impunité sur des véhicules.

Avec la même véhémence que Stop Piracy, la FH lutte sans relâche contre la contrefaçon, que ce soit sur le terrain ou sur Internet, important vecteur de diffusion de ce genre de produits illégaux. Sur la Toile, la FH intervient contre les enchères de fausses montres: 250'000 stoppées en 2013. Chaque année, elle ferme également des milliers de sites proposant des produits illicites. Afin d'aider les autorités locales - police, douane - à lutter, la FH organise des séminaires de formation dans de nombreux pays. Elle s'est récemment rendue en Thaïlande, en Chine, à Dubaï, au Cambodge, en Serbie, en Tchéquie ou encore au Portugal. Elle effectue des expertises et des analyses des copies saisies afin de conserver des preuves et d'identifier les flux de contrefaçon. La FH détruit environ un million de faux garde-temps par année.

Afin de sensibiliser le public à la contrefaçon, Stop à la piraterie a lancé une campagne publicitaire présentant les membres d'une famille fictive, les Fragnière (Flückiger pour les Suisses alémaniques ou Filippini pour les Tessinois). Que ce soit la maman qui s'approvisionne en médicaments sur Internet, le papa qui craque pour une montre contrefaite, le fils qui télécharge des programmes informatiques ou la fille achetant des objets de mode, ces personnages représentent bien "Monsieur ou Madame Tout le Monde" agissant sans bien savoir si c'est légal ou pas, tout en pensant ne pas faire de tord à qui que ce soit. En passant commande par ordinateur, le consommateur se croit caché, anonyme et à l'abri de l'illégalité.

Lors de l'opération de destruction du 21 octobre dernier, deux tonnes de médicaments ont été déversées dans une benne en vue d'une destruction dans une usine agréée, alors que quelque 15'000 fausses montres, provenant de saisies unique ou massive, subissaient les assauts répétés d'un rouleau compresseur. Stop à la piraterie et la FH espèrent que l'image laissée par ces garde-temps déformés, éclatés, éventrés sensibilisera tous les "Fragnière" suisses et incitera à la réflexion lors d'un prochain achat sur internet ou lors de vacances à l'étranger.

31.10.2014