Nouvel écrin et Carré des horlogers au SIHH

Pour sa 26ème édition, le Salon international de la haute horlogerie s’est offert un nouvel écrin, plus lumineux et épuré. Neuf artisans-créateurs présentaient leurs garde-temps au sein du Carré des horlogers.

Du 18 au 22 janvier dernier s'est tenue la 26ème édition du Salon international de la haute horlogerie (SIHH). Le début de ce deuxième quart de siècle marque une nouvelle ère pour le salon qui s'est présenté dans un décor renouvelé, à l'architecture sobre et contemporaine. Si la configuration, avec sa rue centrale et ses contre-allées, reste la même, le cadre a, quant à lui, fait peau neuve. Matériaux nobles, tels que bois laqués gougés, cuirs sombres pour souligner les garde-temps exposés, le tout mis en lumière par un éclairage plus doux. Les bars et restaurants centraux ont également été repensés avec un nouveau mobilier. Cet environnement neutre laisse libre cours à la créativité des maisons dans le choix de l'aménagement de leurs espaces dédiés.

Autre innovation de cette édition 2016, la naissance du Carré des horlogers dans un espace jouxtant les grandes références de la profession, où se sont réunis neuf artisans-créateurs indépendants représentant la nouvelle horlogerie. En les accueillant, le SIHH a élargi son horizon en présentant de nouvelles approches, des styles différents, d'autres manières d'aborder la mesure du temps qui se marient parfaitement avec la philosophie des maisons exposantes ayant forgé l'histoire et la renommée du salon. Le Carré des horlogers comptait Christophe Claret, De Bethune, H. Moser & Cie, Hautlence, HYT, Kari Voutilainen, Laurent Ferrier, MB&F et Urwerk. Qu'elles soient séculaires ou âgées de quelques années, toutes ces marques partagent les mêmes valeurs, à savoir la quête de l'excellence et la pérennité de l'art horloger.

Cette année, quelque 14’500 visiteurs, dont 1’200 journalistes (comme en 2015), en provenance de tous les marchés - y compris des zones géographiques touchées par le ralentissement observé depuis l’an dernier - ont fréquenté le salon. Les problèmes économiques liés au franc suisse ainsi qu'à la baisse de régime de certains marchés ont demandé une attention et une créativité encore plus grandes aux marques. Que ce soit des pièces où la technique horlogère a permis de sublimer le travail de haute joaillerie, d'autres aux complications orientées sur l’utilité quotidienne ou encore des garde-temps mettant à l'honneur les métiers d'art, toutes ont rivalisé d'ingéniosité. Dans l’environnement actuel, ce sont toutefois les vertus du classicisme qui se sont imposées. Une approche qui se traduit par des formes rondes, des tons neutres et des mouvements de précision.

Exposition thématique
"Le coucou suisse est-il toujours cet objet iconique bon pour le folklore et les touristes?"C'est la question que posait l'exposition thématique du SIHH: 24 heures dans la vie d'un coucou suisse. Les élèves de la Haute école d'art et de design (HEAD) de Genève ont revisité cet objet en lui donnant une note contemporaine et avant-gardiste. Ils ont porté un autre regard sur le coucou tout en suivant un principe fondamental: respecter les exigences élevées de production du coucou traditionnel et raconter une histoire tout en égrenant les heures avec un chant régulier. Radicales et novatrices, les idées ont donné naissance à des projets ingénieux.

Aux côtés de ces jeunes créateurs, des professeurs de la HEAD et des designers de renommée mondiale tels que James Auger (Cuckoo), Marco Borraccino (Fatbird Clock), Claudio Colucci (Voyages extraordinaires), Matali Crasset (Coucou Time), Nitzan Cohen (Cuckoo) et Camille Scherrer (Follow the Birds) ont été invités à concevoir leurs propres coucous.

Après Paris, Langenthal, Montréal, Boston, Hong Kong et Genève, cette exposition sera encore présentée à Milan en avril dans le cadre du Salon international du meuble.

04.2.2016