L'épave d'Anticythère, trésor englouti

Organisée à l’Antikenmuseum de Bâle, l’exposition temporaire «Le trésor englouti. L’épave d’Anticythère» accueille les visiteurs jusqu’au 27 mars 2016.

Elle comporte la plus grande partie des objets de l’épave d’Anticythère exposés au Musée national archéologique d’Athènes et qui, pour la première fois depuis 2’000 ans, voyagent hors de Grèce.

L’épave d’Anticythère est le trésor le plus important jamais découvert dans les fonds marins, grâce entre autre au support de Hublot: une cargaison de luxe incluant des statues en marbre ou en bronze, tels que le Philosophe, des joailleries, des verreries richement décorées, une grosse quantité de céramique, des vases, des amphores, des objets de mobilier, des pièces de monnaie et surtout, la fameuse Machine d’Anticythère, l’instrument astronomique qui a révolutionné l’histoire des sciences et de la technologie.

L’exposition retrace l’histoire d’un cargo pris dans une tempête il y a plus de 2’000 ans et qui sombra au large de l’île d’Anticythère, située non loin de la Crète. Le navire marchand en provenance de Grèce faisait route vers l’Italie. A bord se trouvaient de magnifiques oeuvres d’art grecques destinées au marché romain. De plus, une mystérieuse machine constituée d’engrenages de bronze fut découverte dans les fonds marins. Le mécanisme dit «d’Anticythère», un calculateur analogique, ancêtre des mécanismes horlogers, est l’une des plus importantes découvertes dans l’histoire de l’archéologie. Sa fonction exacte laisse les chercheurs perplexes encore aujourd’hui. Cependant, il est établi que l’appareil était une modélisation des mouvements des corps célestes et des calendriers humains. Une riche documentation et des modèles du mécanisme sont présentés à Bâle.

Les raisons qui menèrent le navire à faire route de la Grèce vers Rome sont présentées lors de l’exposition. Au premier siècle avant J.-C., Rome était devenue la nouvelle grande puissance. Les Romains importaient des marchandises de luxe pour leurs villas, mais aussi la technologie de la Grèce, ce qui leur permit de garder leur suprématie.

Depuis 2011, Hublot s’est associé au projet Anticythère en soutenant tout d’abord une exposition au Musée des arts et métiers à Paris, puis en s’associant au grand projet du Musée archéologique d’Athènes qui a ainsi pu créer une salle spéciale Anticythère avec une vitrine géante blindée, résistante aux chocs sismiques, qui expose les restes de la machine.

Egalement exposée parmi les oeuvres, la montre Hublot «Hommage à Anticythère», mécanisme reconstitué et miniaturisé qui ajoute une nouvelle dimension du temps à la mécanique d’Anticythère. Cette exposition a été prolongée plusieurs fois et a battu des records de fréquentation. Le ministre de la Culture avait d’ailleurs tenu à être présent pour découvrir et inaugurer l’exposition du trésor.

Le projet Anticythère donne également un aperçu de l’histoire de l’archéologie sous-marine. Le navire et sa précieuse cargaison découverts en 1900 par des pêcheurs d’éponges furent étudiés à plusieurs reprises. Le pionnier des explorateurs océanographiques, Jacques-Yves Cousteau, plongea sur le lieu de l’épave. Ses recherches marquèrent un tournant dans l’archéologie des fonds marins. En 2014 et en 2015, une équipe internationale, soutenue par Hublot, est revenue sur le site, en utilisant les technologies de pointe. D’autres parties de la cargaison ont été découvertes et l’équipe espère pouvoir découvrir les parties manquantes du mécanisme d’Anticythère, qui sont probablement enfouies dans les sédiments marins.

C’est la première fois dans l’histoire de la haute horlogerie qu’une équipe d’ingénieurs et d’horlogers se tourne vers un passé si lointain pour s’inspirer et en même temps découvrir et honorer nos ancêtres mécaniciens.

08.10.2015