Résultats, perspectives et montres connectées

Le 12 mars dernier s’est tenue la traditionnelle conférence de presse du Swatch Group. Présentation des chiffres 2014, perspectives pour 2015 et bien sûr montres connectées, tels étaient les sujets qui ont retenu l’attention du public.

Chaque année le Swatch Group convie la presse au cœur de l’une de ses entités afin de commenter les chiffres de l’année écoulée, de présenter les perspectives pour l’année à venir et de faire également découvrir ses différents outils de production. En mars dernier, le rendez-vous était fixé chez Swiss Timing, à Corgémont.

Nick Hayek a débuté la conférence en rassurant le public: le groupe va très bien malgré les effets de change toujours défavorable et les annonces de la Banque nationale suisse. Au cours des deux premiers mois de cette année, la croissance a été très favorable et 2015 s’annonce sous les meilleures augures. Le ton était donné.

Mais revenons à 2014. Comme prévu, le chiffre d’affaires brut du groupe a franchi la barre des 9 milliards de francs, en croissance de 4,6%. Le bénéfice net a quant à lui reculé - pour la première fois depuis 2009 - et s’est affiché à 1,42 milliard (-26,6%). Le résultat opérationnel s’est établi à 1,75 milliard, contre 2,31 l’année précédente. L’an dernier, le groupe a créé 2’100 nouveaux emplois, dont 770 en Suisse. Il a entre autre investi quelque 558 millions dans son outil de production, dont la nouvelle entité d’Universo à La Chaux-de-Fonds, qui réunit également la fabrique de cadrans Rubattel & Weyermann. 390 autres millions ont été dépensés dans de nouveaux équipements, comme une salle blanche chez Nivarox-FAR. Le groupe a également acquis un magnifique bâtiment historique sis sur la Bahnhofstrasse de Zurich, le Grieder House (environ 150 millions). A signaler encore que l’incendie, survenu dans un atelier de galvanoplastie chez ETA à Granges, a péjoré les résultats de 2014 de 200 millions.

Très attendu lors de cette conférence de presse, le sujet des smartwaches a tenu l’assemblée longuement en haleine. La première question à se poser est: mais qu’attend-on d’une d’une smartwatch? Doit-elle obligatoirement s’apparenter à un téléphone mobile? En réponse à ces questions, le Swatch Group a répondu non en présentant deux modèles de montres connectées qui seront lancés prochainement sur le marché. Tout d’abord la Swatch Touch Zero One, déclinaison de la Swatch Touch présentée il y a quatre ans. Ce premier modèle sera dédié au monde du beach volley, aux joueurs comme aux fans. Il offre des fonctions comme le comptage des pas ou des calories dépensées, la force d’un smash, la fonction de coach virtuel, mais encore, pour les fans, l’intensité des applaudissements. Au cœur de cette montre, une puce fonctionnant avec la technologie NFC (near field communication ou communication en champ proche) offrira de nombreuses possibilités comme s’acheter des glaces ou une place de cinéma, par exemple. La montre devient ainsi un «outil» permettant de payer ses achats dans tous les magasins disposant d’un lecteur NFC. D’autres versions de la Swatch Touch Zero sont prévues. La Zero Two sera destinée au monde du ski extrême, la Zero Three à celui de la planche à voile, alors que la Zero Four sortira pour les Jeux olympiques de Rio en été 2016. Un bel avenir donc pour ce modèle! Nick Hayek s’est défendu de vouloir faire d’une smartwatch une réduction d’un téléphone portable à afficher au poignet. Le groupe veut apporter aux consommateurs des nouvelles technologies avec de grandes autonomies, contrairement aux produits déjà présentés sur le marché qui nécessitent d’être régulièrement rechargés.

Autre montre connectée présentée, la Gent munie elle aussi d’une puce électronique renfermant la technologie NFC. Le modèle Gent a été choisi comme exemple, mais toutes montres, de préférence en plastique ou résistantes aux champs magnétiques, peut intégrer cette technologie. Dans un futur proche, notre portemonnaie se trouvera donc à notre poignet, ce garde-temps permettant en autre de régler ses achats directement au travers du système NFC. Dans cet ordre d’idées, Nick Hayek a annoncé un nouveau partenariat avec la China Unionpay, société chinoise de crédit regroupant 165 membres en Asie et 200 autres de par le monde. Quand on connaît le pouvoir d’achat du monde asiatique, le potentiel d’une telle montre équipée n’est donc plus à définir!

A la tête de tous ces développements électroniques, la firme EM Microelectronic à Marin, filiale du groupe. Lors de sa création en 1975, l’entreprise travaillait essentiellement pour la branche horlogère. Aujourd’hui, ce domaine ne représente plus que 10% de ses activités. EM Electronic distribue ses systèmes électroniques dans le monde entier; c’est entre autre le seul fournisseur de circuits pour cartes de crédit en Europe. Cette entité du groupe a donc développé la technologie NFC, dite passive. Passive car la puce intégrée dans les montres ne nécessite aucune énergie, ce sont les lecteurs de données qui en sont dotés. Ces derniers se multiplient d’ailleurs grandement de par le monde garantissant ainsi le succès de ce système.

Quelques mots également sur l’hôte du jour, la maison Swiss Timing. Alain Zobrist, son dicteur général, en a brossé rapidement le portrait. Swiss Timing assure tous les chronométrages pour le compte du groupe, dont Omega (Jeux olympiques, athlétisme) et Longines (compétition de ski de la FIS, compétitions équestres), par exemple. L’entreprise assure non seulement les chronométrages, mais développe continuellement de nouveaux appareils destinés à la mesure du millième de seconde. Elle vend également son savoir-faire à l’échelle mondiale. 170 collaborateurs y travaillent journellement et 200 autres dans des filiales situées en Allemagne et en République tchèque. En 2015, Swiss Timing chronométrera plus de 500 compétitions.

26.3.2015