Plus de 9 milliards pour le Swatch Group

Les ventes du leader mondial de l’horlogerie continuent de prendre l’ascenseur, alors que son résultat opérationnel fléchit. 2015 s’annonce sous les meilleurs augures: le mois de janvier a été prometteur et une montre connectée sera prochainement lancée.

Avec son portefeuille de vingt marques, le Swatch Group a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires brut de 9,22 milliards de francs, soit une nouvelle croissance de 4,6% et un chiffre d’affaires net en progression de 3,0% à 8,70 milliards, ceci malgré les taux de change toujours extrêmement défavorables qui grèvent le chiffre d’affaires brut à hauteur de 138 millions sur l’ensemble de l’exercice. Par ailleurs, l’incendie chez ETA a péjoré le chiffre d’affaires du premier semestre 2014 déjà, à hauteur d’environ 200 millions.

Dans le segment Montres & Bijoux, production non incluse, le chiffre d’affaires a même progressé de 5,6% en termes bruts ou de 3,9% en termes nets, ceci malgré la poursuite d’une politique à long terme défensive en matière d’ajustement des prix. En comparaison et à fin décembre 2014, l’exportation de montres-bracelets de toute l’industrie horlogère suisse affiche une croissance de 1,7%, ce qui signifie un gain évident de parts de marché du groupe. Ces résultats mettent en exergue la stratégie poursuivie à long terme, axée sur une politique défensive d’ajustement des prix et un niveau d’investissement élevé, s’opposant diamétralement à une réflexion ciblant les bénéfices à court terme. C’est la raison pour laquelle toutes les marques ont réalisé des investissements marketing volontairement plus intensifs, non seulement durant le premier semestre 2014 et pour les Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, mais encore durant le second semestre dans les marchés en croissance des Etats-Unis, du Japon et de la Chine continentale. Ce fut notamment le cas pour Omega, qui a signé une extension de contrat jusqu’en 2022 avec PGA US pour les concours de golf, et pour Longines, qui a considérablement renforcé sa présence dans les sports équestres, au Japon et aux Etats-Unis notamment.

Durant l’année sous revue, les nouvelles unités de production de Boncourt, Granges et Villeret sont montées en charge. Par ailleurs, l’usine Universo, à La Chaux-de-Fonds, a été mise en service. Suite à l’incendie chez ETA, le flux de production a été redéfini et réorganisé afin d’exclure, autant que possible, toute interruption de ce type, notamment dans la galvanisation. Comme attendu, les préjudices subis par ETA dans la production suite à l’incendie ont été largement moindres au second semestre qu’au premier. Ainsi, la production a pu être à nouveau stabilisée à partir de novembre, bien que la perte de production et les coûts supplémentaires y relatifs n’aient pas pu être rattrapés.

Le segment des Systèmes électroniques a dégagé une croissance de 9,0% de son chiffre d’affaires brut au second semestre 2014, corrigé de la vente d’Oscilloquartz SA, un résultat extrêmement positif compte tenu de la persistance de la forte pression sur les prix et des taux de change défavorables. Cette évolution est le fruit des innovations majeures réalisées au niveau des batteries et des circuits intégrés. Ces derniers ont aussi généré des volumes de ventes plus élevés, portés notamment par les consommables électroniques, tels que les bracelets connectés (fitness), ce qui porte le chiffre d’affaires de ce segment à 299 millions de francs. Les sociétés du Swatch Group comptent parmi les acteurs les plus innovants du monde dans le domaine des objets intelligents (smart objects) et la liste des illustres distributeurs de produits et téléphones mobiles intelligents qu’elles fournissent en composants est longue.

En 2014, le groupe a affiché un résultat opérationnel de 1,75 milliard, soit une marge opérationnelle de 20,1%, ce qui a porté le résultat net, après prise en considération des éléments financiers, hors exploitation et des impôts, à 1,42 milliard. Cela correspond à une marge nette de 16,3%. Ce faisant, à fin 2014, les capitaux propres ont augmenté à 10,7 milliards, une capitalisation extrêmement solide, avec un ratio des capitaux propres de 83,7%.

Suite aux encaissements importants durant toute l’année, le cash-flow opérationnel avec 1,85 milliard a été très élevé, même si les investissements dans les stocks de marchandises ont à nouveau été conséquents. Ces derniers sont principalement liés au développement de la marque Harry Winston, au lancement du nouveau Master Co-Axial d’Omega avec mouvement antimagnétique, à la préparation du lancement mondial de la nouvelle AluSwatch XLite et à l’ouverture de nouveaux Monobrand Stores.

De plus, les investissements dans les installations, la production et les unités de retail ont été augmentés de l’ordre de 10% par rapport à l’année précédente. En incluant l’acquisition de l’immeuble commercial Peterhof, situé à la Bahnhofstrasse à Zurich, les investissements totaux se sont montés à 1,20 milliard, soit 70% de plus que l’année précédente, dont 867 millions ont été réalisés en Suisse.

A l’échelle du groupe, plus de 2’100 nouveaux emplois ont été créés, dont 770 rien qu’en Suisse, essentiellement dans le domaine de la production et, dans une moindre mesure, dans l’activité retail. Ce faisant, le groupe réitère son fort engagement envers la place de production helvétique et le renforcement du Swiss made. Au total, le groupe employait plus de 35’500 collaborateurs à fin décembre 2014.

En raison des résultats de 2014 et des perspectives actuelles pour 2015, le conseil d’administration du Swatch Group proposera à l’Assemblée générale du 28 mai prochain, les dividendes inchangés de 7,50 francs par action au porteur et 1,50 franc par action nominative.

Perspectives 2015
Après un fort mois de décembre 2014 en franc suisse, l’année 2015 a débuté de façon très prometteuse avec un solide mois de janvier, calculé en monnaies locales évidemment. La décision du 15 janvier 2015 de la Banque nationale suisse d’abandonner le cours plancher de l’euro mis en place il y a trois ans et d’introduire des taux d’intérêt encore plus pénalisants sur les comptes courants, a d’ores et déjà pénalisé 2015 au niveau des taux de change. En l’espace d’une journée, le franc suisse est monté en flèche pour atteindre, voire dépasser la parité avec l’euro.

Avantagé par son portefeuille de vingt marques, leur production autonome et son réseau de distribution mondial, le groupe présente une assise des plus solides. Les investissements en marketing et les charges de distribution en monnaie étrangère, ou des sociétés telles que Harry Winston aux Etats-Unis ou Rivoli au Moyen-Orient, dont les dépenses sont également comptabilisées en monnaie locale, amortissent en partie l’effet défavorable de la surévaluation du franc suisse. En outre, certaines marques du groupe réagissent sur différents marchés en ajustant leurs prix de 5% à 7%, ce qui permettra aussi de compenser partiellement la très mauvaise situation de change.

Le nombre de brevets déposés par le Swatch Group a atteint un nouveau record en 2014, ce qui se traduira aussi par de nombreux lancements de produits innovants dans tous les segments en 2015.

19.2.2015