L’émaillage au Patrimoine de l’UNESCO

En octobre dernier, le Conseil fédéral approuvait une liste indicative de huit traditions suisses qui seront candidates pour l’inscription au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (PCI). Parmi ces catégories figure la sauvegarde des savoir-faire de mécanique horlogère.

De nombreux savoir-faire liés à l’horlogerie sont aujourd’hui disparus ou essentiellement détenus par une poignée de passionnés. Très peu d’entre eux sont enseignés et leur pérennité est donc menacée. Le 2 décembre dernier à Zurich, Jaeger-LeCoultre a proposé d’inscrire au PCI un art millénaire et encore détenu par la manufacture du Sentier, l’émaillage.

Il faut remonter vers le cinquième siècle avant J.-C. pour trouver les premières traces de travaux émaillés. La peinture miniaturisée sur émail constitue probablement la forme la plus aboutie de cet art très ancien. Apparue au 17ème siècle pour orner les bijoux et les objets précieux, la miniature sur émail possède comme support une plaque de métal recouverte d’un émail translucide sur laquelle l’artiste appose au pinceau des couleurs destinées à être vitrifiées. A la fin du 18ème siècle, la minutie, alliée au goût de la perfection et au soin apporté au plus infime détail, amena les émailleurs genevois à développer la méthode de la «peinture sous fondant». Cette version perfectionnée de la peinture miniature sur émail se caractérise par sa précision artistique et la conservation de sa splendide apparence à travers le temps.

La miniature sur émail est une discipline qui n’est plus enseignée de nos jours. Jaeger-LeCoultre perpétue cependant ce savoir-faire au sein de sa manufacture. Deux de ses employés, passionnés, qui ont décoré bon nombre de cadrans de la Reverso, enseignent cette technique à une petite équipe de jeunes apprenants. Inscrire un bien immatériel au PCI n’implique pas seulement le fait de détenir les clefs du savoir-faire liées à cet art, mais également de mettre tout en œuvre pour en assurer la pérennité.

15.1.2015