Dix ans déjà, dix ans seulement!

De CompliTime, dédiée au développement de mouvements compliqués, à la manufacture qui fête cette année ses dix ans, que de chemin parcouru.

Fondé en 2004, Greubel Forsey célèbre cette année son dixième anniversaire. Installés dans un bâtiment high-tech à la Chaux-de-Fonds, les ateliers emploient près de 120 collaborateurs, donnant naissance chaque année à une centaine de garde-temps d’exception.

Un nombre impressionnant d’inventions brevetées et d’extraordinaires créations - honorées à plusieurs reprises par de prestigieuses récompenses - jalonnent cette première décennie. La signature créée par Robert Greubel et Stephen Forsey fédère une multitude d’amateurs avertis. Tandis que les acteurs de la profession horlogère s’accordent sur sa position incontournable, dix ans seulement après sa création. Ils saluent une attention particulière portée à chaque détail, ainsi qu’une dimension artistique qui ne cesse de s’enrichir au contact de multiples créateurs.

Deux passionnés donnent naissance à deux entreprises
Né en Alsace, Robert Greubel s’est très tôt découvert une vocation pour la mécanique de précision. Durant son enfance, il a en effet longuement observé son père horloger avant d’œuvrer lui-même dans l’entreprise familiale «Greubel Horlogerie». Passionné par les mouvements compliqués, il s’installe en 1987 en Suisse, à Schaffhouse, où il collabore au projet de grandes complications d’IWC. Dès 1990, il est prototypiste au Locle chez Renaud & Papi, dont il devient codirecteur et partenaire. En 1999, il choisit l’indépendance, puis fonde en 2001 avec Stephen Forsey la société CompliTime, dont l’objectif est de créer et de développer des mécanismes compliqués pour les plus grandes marques.

Né à St. Albans, en Angleterre, Stephen Forsey a hérité de son père un intérêt marqué pour les subtilités mécaniques. C’est ainsi qu’il se spécialise, dès 1987, dans la restauration des horloges anciennes et devient responsable du département de restauration des montres chez Asprey, à Londres, avant de compléter sa formation au WOSTEP (Centre de perfectionnement horloger). En 1992, il emménage en Suisse et rejoint l’équipe de Robert Greubel chez Renaud & Papi, où il travaille sur les mouvements les plus compliqués. En 1999, il devient également indépendant et se lance, deux ans plus tard, dans l’aventure avec Robert Greubel.

Forts de leurs expériences de créateurs de mouvements compliqués, les deux horlogers créent, en 2004, la maison Greubel Forsey. Cette année-là à Baselworld, ils présentent leur première invention, le Double Tourbillon 30°. Ce lancement, couronné de succès, les pousse à développer rapidement un réseau mondial de distribution très sélectif.

Renforcés par cette première réussite, les deux horlogers vont laisser libre cours à leur créativité. L’inventivité technique et une architecture révolutionnaire caractérisent chacun de leurs garde-temps. Le cœur du mécanisme est systématiquement théâtralisé, mis en valeur par un parti pris esthétique audacieux, adopté en symbiose totale avec le concept technique. Cette créativité bicéphale (technique et artistique) permet de perfectionner et de développer de manière inédite certains éléments, comme le tourbillon, qui n’avaient que très peu évolué depuis l’âge d’or de l’horlogerie à la fin du 18ème siècle.

Robert Greubel et Stephen Forsey ne se contentent pas de réinterpréter des mécanismes primaires. Ils imaginent également de nouvelles manières d’afficher les complications traditionnelles, comme par exemple avec le modèle GMT. L’architecture des garde-temps s’adapte volontiers à une vision asymétrique, tandis que certaines compositions jouent une carte extrêmement contemporaine. Au fil des ans, cette dimension esthétique, voire artistique, en est venue à constituer une grande part de l’ADN de leurs créations.

Au cours de cette décennie, Greubel Forsey n’a cessé de se développer et de lancer de nouveaux modèles révolutionnaires. En 2005, la marque présente le Quadruple Tourbillon dans lequel quatre tourbillons sont reliés à un différentiel sphérique. La version définitive de ce modèle sera dévoilé en 2008 à Baselworld. 2006 a été également une année de grandes révélations: le Tourbillon 24 Secondes, dont le mécanisme breveté exploite l’avantage d’une rotation rapide d’une seule cage inclinée de tourbillon, verra le jour. Greubel Forsey collaborera également avec Harry Winston pour donner naissance à l’Opus 6. Née d’une rencontre avec l’artiste Willard Wigan, l’Art Piece 1 sera dévoilée en 2012 lors du Salon international de la haute horlogerie (SIHH). Concepteur de microsculptures, ce Britannique sculpte, à l’échelle de quelques microns, l’or, des cheveux, des grains de riz. L’une de ses œuvres a été intégrée dans un garde-temps Greubel Forsey. Cette mise au point a représenté un important défi technique. Un minimicroscope a en effet été intégré dans la couronne afin de garantir un grossissement de plus de vingt fois. Coller son œil à cette lentille miniature se révèle le seul moyen d’apercevoir la sculpture de Willard Wigan.

La complexité et la précision des garde-temps Greubel Forsey ont généré de nombreux prix à la maison chaux-de-fonnière: en 2007, le Tourbillon 24 Secondes est récompensé du Prix spécial du jury de la Montre de l’année; en 2009, le Double Tourbillon 30° Technique est primé par le Grand prix d’horlogerie de Genève (GPHG) et il remportera également le Concours international de chronométrie en 2011; le Double Tourbillon 30° Edition historique est lui consacré Meilleure montre de l’année en 2010, toujours par le GPHG. Les deux fondateurs sont également honorés, en 2009, par le Prix Gaïa, remis par le Musée international d’horlogerie.

Artistes dans l’âme, les deux cofondateurs ont créé, il y a trois ans, la Time Art Gallery, sur le Bund de Shanghai. Haut lieu de l’art contemporain atypique, cette galerie rassemble trois univers liés à l’art horloger: la collection de garde-temps de la marque, le travail de cocréation mené entre Greubel Forsey et différents artistes contemporains, ainsi qu’une exposition d’œuvres de maîtres horlogers d’excellence tels que Philippe Dufour ou encore Vianey Halter.

Autre projet d’envergure lié à la marque: «Le garde-temps, naissance d’une montre», dévoilé en 2012 lors du SIHH. Une aventure humaine initiée par Philippe Dufour, Robert Greubel et Stephen Forsey, dont le but est de sauvegarder et transmettre les savoirs traditionnels, le «fait main» horloger. Michel Boulanger, maître horloger et jeune professeur à l’Ecole d’horlogerie de Paris, choisi comme élève, réalise au cours de cette expérience une montre-bracelet tourbillon trois aiguilles à remontage manuel de façon artisanale.

Depuis 2009, Greubel Forsey abrite toutes ses activités au cœur d’un magnifique écrin sis au Crêt-du-Locle et comprenant une demeure paysanne classée du 17ème siècle, entièrement rénovée, reliée à un second bâtiment ultramoderne abritant les ateliers. Construit entre tradition et modernité, cet ensemble traduit l’esprit cher à la marque, qui se reflète également dans ses créations.

23.10.2014