Concours de chronométrie - Les épreuves sont en cours

Alors que les gagnants de l’édition 2013 seront révélés le 24 octobre prochain au Musée du Temps de Besançon, les pièces déposées suivent un minutieux parcours de tests. Explications!

Relancé en 2009 à l’occasion des cinquante ans du Musée d’horlogerie du Locle, le Concours international de chronométrie vit cette année sa troisième édition. Successeur des concours d’observatoires qui ont vu le jour au 19ème siècle et ont pris fin dans la seconde moitié du 20ème siècle, il procède d’une démarche scientifique, technique et culturelle destinée à mettre en valeur le savoir-faire d’horlogers, d’artisans et d’industriels partageant la passion de la perfection. Son objectif est de soutenir la chronométrie dans le domaine de l’horlogerie mécanique contemporaine en donnant à ses acteurs la possibilité de confronter et de comparer les performances obtenues. Il se distingue des anciens concours en comparant les performances et la fiabilité de montres emboîtées et commercialisables.

Le 30 mai dernier, 38 pièces déposées par 30 participants ont été amenées au Musée d’horlogerie du Locle. Classées en trois catégories – tourbillons, montres classiques et montres préparées par les écoles –, ces pièces subiront trois fois les épreuves de certification des chronomètres, entrecoupées d’une exposition aux chocs et au magnétisme de la vie courante. Douze garde-temps proviennent des écoles (CIFOM au Locle, CEJEF à Porrentruy, Carrousel des Montres à La Chaux-de-Fonds), 25 autres ont été déposées par des entreprises horlogères et une pièce restera anonyme tout au long du parcours, son anonymat lui empêchant de gagner le concours. Précisons encore que seuls les noms des premiers de chaque catégorie seront dévoilés, le reste des résultats restant sous secret.

L’étape numéro un du parcours de tests de ces 38 montres s’est déroulée à l’Observatoire de Besançon où elles ont subi leur premier contrôle chronométrique durant seize jours. S’en est suivi un contrôle identique au Bureau officiel des chronomètres de Bienne (COSC). Ce second test permet une comparaison des résultats qui fait souvent office de validation. La Haute école Arc du Locle réceptionne ensuite les pièces et les soumet à l’épreuve des chocs, ainsi qu’à celle du magnétisme.

Lors de la phase de tests aux chocs, les montres sont «stressées» comme dans la vie quotidienne alors qu’elles sont accrochées à nos poignets. A l’aide d’un robot conçu tout spécialement à cet effet, la chute libre est simulée et la pièce encaisse entre 2’000 et 10’000 G. Les chocs au poignet sont également simulés (entre 500 et 2’000 G), ainsi que les chocs encaissés par le corps, mais se reportant au poignet, comme les applaudissements ou une descente en VTT, par exemple (de 0 à 200 G). Suite à tous ces mauvais traitements, les pièces déposées sont soumises à différents champs magnétiques, là encore en relation avec le quotidien. Sans s’en rendre compte, une personne est régulièrement confrontée à de telles expositions (téléphones portables, systèmes fermoirs des sacs à mains, tableaux d’affichage avec petits aimants, minis haut-parleurs, portes coulissantes des magasins, portiques de contrôle des aéroports, etc. Les montres sont soumises à des champs magnétiques de 6 millièmes de Tesla, à savoir une exposition cent fois plus grande que le champ terrestre. Cette partie des tests est basée sur la norme ISO 764 (NIHS 90-10).

Finalement, après toutes ces épreuves de «torture», les pièces repasseront encore une fois le contrôle chronométrique au COSC de Bienne. A ce stade des joutes, le classement varie puisque l’effet des chocs s’est parfois fait durement ressentir sur la bonne marche des montres. Les experts affirment tout de même que, parfois, la précision d’un garde-temps peut s’améliorer à ce stade des épreuves. L’énigme reste insoluble! Dans l’attente du classement élaboré par le jury, les montres séjournent au Musée d’horlogerie du Locle. Um maximum de 1’000 points peut être attribué à une pièce dont toutes les marches sont parfaites. De ce plafond, pour chaque critère, des points sont déduits.

Le Jury qui officie durant ce concours est composé de personnalités indépendantes, garantes de la validité scientifique et juridique des résultats. Il est présidé par Jean-Marc Triscone, doyen de la Faculté des sciences de l’Université de Genève. Egalement membre du jury, Laurent-Guy Bernier (METAS) officie en tant que commissaire technique. Le Comité d’honneur du Concours international de chronométrie 2013 est présidé par Claude Nicollier (astronaute, NASA, Prof. EPFL).

La proclamation des résultats aura lieu le 24 octobre prochain, au Musée du Temps de Besançon. Les pièces seront ensuite exposées jusqu’à la fin de l’année au Musée d’horlogerie du Locle - Château des Monts, autorité de surveillance du Concours.

9 septembre 2013